La tenue du stylo s’effectue avec 3 doigts (l’index, le majeur et le pouce), tandis que les 2 doigts restants sont repliés. Une autre solution possible est d’employer 4 doigts (pouce, index, majeur et annulaire). Ce qui compte est que le stylo soit en appui sur la phalange latérale (du majeur ou de l’annulaire) et que le pouce ne bloque pas les doigts, qui doivent pouvoir bouger librement.
Si le stylo est tenu de façon correcte, il est possible enlever l'index du stylo, sans que ce dernier tombe (est possible même écrire à deux doigts seulement, sans l’index). Mais si on soulève le majeur, le stylo tombe. Car il est fixé entre le pouce et le majeur, l’index étant utilisé pour guider le stylo.
Les doigts doivent être arrondis et le pouce ne doit pas avancer par rapportà l’index. Dans ce cas, la pince n'est pas crispée et l’écriture s’effectue par des petits mouvements de doigts, et non par le poignet en entier (d’où une écriture trop grande et malhabile). Dans ces cas, on parle du poignet ‘’surinvesti’’ et du pouce ''en position couvrante''. (Si c’est le cas chez votre enfant, optez pour un stylo avec un séparateur des doigts ou essayez un stylo volumineux).
L'avant-bras, la main et le stylo doivent être alignés. Le cahier est positionné dans le prolongement de l’avant-bras et de la main. Le stylo regarde l’épaule et la main se trouve sous la ligne, ce qui assure la visibilité et la fluidité du geste.
Le stylo vertical ou perpendiculaire indique que la main est posée sur le côté. Cela freine le geste, ralentie, fatigue. Et la main couvre le texte qu’on est en train de produire. Pour voir son travail l’enfant sera tenté de casser son poignet (comme le font souvent les gauchers), en le mettant au-dessus de la ligne. C’est une position inconfortable pour écrire.
En France l’écriture cursive est enseignée tôt. Les enseignants constatent que de plus en plus d’enfants écrivent mal. Les facteurs y sont multiples. Les spécialistes soulignent notamment l’enseignement précoce par rapport au développement psychomoteur de certains élèves. En plus, de nos jours, la motricité des enfants est moins développée par rapport au passé : on fait de moins en moins d’activités manuelles à la maison et dans la vie de tous les jours.
L’enseignement méthodique l’écriture cursive n'est plus objet du programme scolaire. Peu d'enseignants prêtent attention à la prise correcte du stylo ou travaillent suffisamment sur les pré-requis à l’écriture. Souvent, l’enseignement de l’écriture est réduit à la présentation des lettres.
Les stylos actuels semblent êtresimples à utiliser. Ce qui ne veut pas dire que le travail sur le graphisme n’est plus important comme à l’époque d’un stylo plume. La position correcte des doigts n’est pas facile à trouver de façon intuitive avec les outils modernes (le stylo plume obligeait à bien positionner les doigts et la main).
Quel est l'âge idéal pour la rééducation ?
Les parents ont tendance à repousser le moment d’agir, dans l'espoir que le problème se règle tout seul avec le temps (ce qui est souvent le cas). Mais il arrive aussi que les mauvaises habitudes s’automatisent. La prise du stylo incorrecte est plus difficile à corriger si le nombre des années de pratique de l’écriture est élevé. Les exigences scolaires augmentent progressivement au cours du parcours d’un élève et rendent de plus en plus difficile son adaptation.
Certains élèves dysgraphiques compensent leurs difficultés jusqu’à CE2, voir jusqu’au collège, mais à un moment donné les contraintes de vitesse et de volume de textes à produire dépassent leurs capacités. Il n’y a donc pas de raisons pour repousser le moment d’aider son enfant.
Les guide-doigts sont-ils efficaces ?
Les guides-doigts existent en plusieurs modèles. Il est important que l'enfant puisse choisir celui qui lui convient le mieux. On trouve des stylos avec des creux qui aident à positionner les doigts.
Ces outils visent plutôt l'adaptation du matériel que la rééducation. Ils n’apprennent pas à bien positionner les doigts, mais induisent un placement par la contrainte. Quelque fois cela fonctionne, mais il ne faut pas avoir des illusions : le recours aux differents accessoires de ce type n’est pas une solution magique pour résoudre le problème d’une mauvaise tenue de crayon et d’une écriture illisible.
Une bonne tenue de stylo a ses petites variations individuelles (chacun a sa morphologie et tout le monde ne trouve pas confortables les mêmes choses). Les guides-doigts ne respectent pas ses particularités. Sans surprise, les enfants sont rarement enthousiastes à utiliser les guides-doigts.
Les cahiers d’écriture et les fiches des graphismes peuvent-ils aider ?
Attention: certains cahiers ne proposent pas les bons modèles de lettres. Les traits d’attaques inutiles, des œilletons et d’autres éléments superflus exagérés, des lettres formées par collage de plusieurs lignes plutôt que par une ligne continue, un point de départ des lettres mal placé… Hélas, les cahiers peuvent donner à l’enfant des mauvais reflexes.
Priviligiez les cahiers qui proposent les modèles simples, realisés d'un geste continu, avec des indications sur la direction du mouvement. Veillez à ce que, en travaillant avec un cahier ou avec une fiche de graphisme, l’enfant respecte les consignes : le lieu de départ, la direction et la continuité du mouvement. Ce n’est pas juste la forme de la lettre qui est importante, mais également la façon de la tracer. Les mauvaises habitudes vont nuire aux liaisons avec les lettres suivantes et à la vitesse.
Les exercises qui consistent à repasser sur les lignes pointillées ne sont pas de grande utilité. Ils développent la précision, mais n’aident pas à comprendre et à mémoriser les formes des lettres, toute l'attention de l’enfant étant concentrée sur la précision du tracé.
Le clavier ou la rééducation de l’écriture?
L'emploe de l'ordinateur est souvent conseillé aux enfants dyspraxiques. Il s’agit d’un long apprentissage (environ 2 années de séances régulières), c’est donc une solution qui doit être préparée sur le longue terme. Elle n’exclut pas le travail en parallèle sur l’écriture pour plus d’autonomie de l’enfant.
L’utilisation d’un clavier en classe ou dans différentes situations de la vie courante n’est pas toujours possible ; savoir écrire de façon lisible reste une nécessité pour chacun !
Si l’enfant n’a pas de troubles de motricité, la rééducation de son écriture mérite d’être essayée. Dans la plupart des cas, une rééducation bien menée permet de surmonter les difficultés d'écrire, au plus grand soulagement des élèves.
Combien de temps dure la rééducation ?
Les résultats et le nombre de séances nécessaires dépendent de la motivation de l’enfant, du degré de ses difficultés, de son âge…
Il est important de ne pas bruler les étapes, la rééducation n’est pas une simple (re-)explication des graphismes ; chaque nouvelle stratégie ou posture doit être intégrée et automatisée.
Pour obtenir des résultats valables et durables il faudra 5-6 séances (dans les cas les plus simples) à 20 - 30 séances (pour un enfant dyspraxique, par exemple). Il s’agit donc de 2 mois à un an de prise en charge.